Dans mon rêve, une vache tousse. On la voit dans de la brume (ou poussière) en bordure d’un plan d’eau. Elle est dehors, je suis dedans. Jean Tortel me raconte qu’il va tout vendre et que c’est son dernier livre. Il parle avec assurance. Comme si Jeannette n’avait jamais existé. En l’écoutant j’essaie de me souvenir. Pourtant elle est morte bien longtemps après lui. C’est ce que je me dis. Il s’écrie (mi-rieur mi-menaçant ) : « changement d’aiguillage ! ». C’est bien à moi qu’il parle puisque nous sommes seuls dans la pièce mais lui, il est dans un vieil écran de télévision. Je pose ma main sur le poste et me demande si c’est du ba-ka-li-te. L’écran se brouille… Je me retrouve conduisant une voiture que je n’ai jamais vue. On va tirer de rats avec un 22 Long Riffle dans la décharge d’Arles… Mais on roule en plein jour et je me souviens que ce n’était possible que la nuit, à la lueur des phares. Des lamelles noires passent par intermittence sur le pare-brise et la route n’est pas goudronnée. Je dois suivre une autre voiture. Je conduis avec des espadrilles mouillées. Je suis seule et devant, la voiture soulève beaucoup de poussière. Je reconnais « la route du feu » entre Les Baux et Saint Rémy, réservée aux pompiers. Je me dis que c’était plus beau avant, la nuit, quand on éteignait le moteurs dans les descentes et qu’on voyait les étoiles s’arracher… D’un coup, il y a trop de poussière, ou de lumière, une lumière blanche, acide (je pense : un blanc polyphonique) et je me réveille, brutalement, comme si quelqu’un avait crié…