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rêvé en août 2024
par Mathilde Rossello Rochet


Dans le centre-ville je suis avec mon coéquipier ou ma coéquipière je ne me souviens plus bien, c’est quelqu’un de proche et nous avons l’habitude de chasser les lapins ensemble. Nous sommes bien équipés·es, avec des armes performantes et neuves, très propres comme sorties de l’emballage. Nous avons des gestes fluides de professionnels·les, nous communiquons avec nos mains pour ne pas faire de bruit et nous marchons silencieusement avec agilité malgré la charge de notre équipement. La chasse des lapins géants bleus fait partie de notre routine, comme si parmi d’autres activités nous chassions les lapins toutes les semaines depuis des années. Je ne sais pas pourquoi nous chassons les lapins géants bleus mais dans le monde de ce rêve c’est une activité importante et délicate. Il fait nuit et la ville est déserte comme d’habitude. Les éclairages publics ne fonctionnent pas comme d’habitude. Nous avançons nos armes pointées vers l’avant et leur lumière nous éclaire, ce sont des sortes de fusils de tireurs d’élite, ils sont complètement noirs. Chacun·e d’un côté, nous ratissons le quartier vide et silencieux. Nous entendons du bruit près de l’abribus, il doit y avoir deux lapins, mon accolyte sort de mon champ de vision sur la droite, je vois un peu comme dans un jeu vidéo. Je dois tourner tout mon corps pour voir d’un côté ou de l’autre. J’avance vers l’abribus, il y a un gros lapin bleu, il me fait dos, sa tête est baissée et pile dans l’angle de l’abribus aux vitres explosées, de biais j’aperçois ses joues qui mâchent comme du foin sauf qu’il n’y a que du bitume ici. Je l’éclaire avec mon arme mais il ne me voit pas ou alors il se fiche de ma présence, sa fourrure est d’un bleu outremer dense, son train arrière est large, haut et touffu et bouge au rythme de sa mastication. Mon ami·e s’est rapproché·e, nous nous faisons des signes, je tire une fléchette endormissante dans le derrière touffu de l’animal et immédiatement il ou elle en fait autant. Le lapin se retourne pas si vite, il n’a pas l’air content. Il se lève, se met debout comme un humain, il fait plus de deux mètres de haut. Il vient vers moi, d’un geste efficace il retire ma fléchette de son train arrière et avance avec ma fléchette à la patte, il la tient fermement et accélère, il s’apprête à me la planter, il est immense et il fait plus sombre, il est bleu encre.