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rêvé dans la nuit du 25 au 26 avril 2015
par Nanténé Traoré


Tu viens me chercher dans une grotte pleine de coraux et d’algues phosphorescentes. Tu portes tes lunettes rondes et ta veste avec des canards cousus dans la doublure. Dans le mica tu me prends la main le plafond est une nébuleuse, je comprends tout de suite que c’est la dernière fois et que c’est une fête, nous traversons la grotte tous les bruits de notre course créent un écho qui se déplie et se déploie dans les coins, je sais très bien que je rêve, car je sais très bien que tu es mort,
la grotte se transforme en plage aux couleurs saturées, les pieds dans le sable toujours en train de courir nous ne faisons que rigoler en croisant des sirènes qui ressemblent à tes copines des gens en doudoune bleues et vertes métallisées qui te crient bravo qui applaudissent quand nous passons devant eux tout le monde a l’air très heureux
la plage est un ensemble de gradins j’y reconnais de nombreuses personnes qui existent et d’autres qui n’existent pas mais je n’ai pas le temps de m’arrêter car nous ne faisons que courir, la plage devient chambre immense avec baldaquins roses et rouges nous nous mettons sous le drap et on se dit des secrets, nos corps se mélangent je vois des morceaux de ton visage très proche du mien nous nous embrassons longtemps et tout est absolument vrai, la chambre est un trou d’aiguille maintenant tout est zoomé en macro il n’y a plus de décor juste toi et moi dans un espace microscopique, tu sors un téléphone portable je te vois taper des messages fleuves en vert et bleu et tu me dis je vais tout t’écrire comme ça tu n’oublieras rien, trou d’aiguille devient fenêtre ouverte et c’est l’aube je te dis c’est déjà fini
on se regarde et tu t’éloignes très lentement vers la lumière et tu es loin dans mon oreille tu dis à demain mon amour